ET......Action ! De l’explication à la visite in situ et in vivo.

Avec “Commun’Action”, nous inaugurons une nouvelle formule qui vous fera passer des Pyramides de Port-Marly au temps du Crétacé inférieur (à environ 600 mètres sous terre) puis devant un foyer de plus de 800 degrés produisant une chaleur sylvestre et décarbonée. A l’issue de la ronde présentant le mixe énergétique innovant de Saint-Germain-en-Laye, vous serez invités à venir voir, visiter, échanger et partager un moment de convivialité. En Amont, quelques explications.

A Saint Germain-en-Laye, faire feu de tout bois pour une énergie écologique et économique

Disposer d’une énergie locale, abondante et décarbonée, c’est le pari réussi de Saint-Germain-en-Laye. Biomasse et géothermie se combinent sur un même site, en bordure de ville dans le quartier Pereire, pour fournir du l’eau chaude sanitaire et du chauffage aux bâtiments collectifs d’une commune déterminée à jouer sa partition dans le concert de la lutte contre le réchauffement climatique. Les explications de Mark Venus, adjoint au maire délégué aux affaires économiques.

Des avancées d’écoquartier en écoquartier

“Dès les années 70, en l’occurrence au bénéfice du quartier du Bel Air, la ville s’est dotée d’un réseau de chaleur qui a fonctionné au fil des ans avec les énergies de son temps, à savoir le fioul, le charbon (peu de temps, compte tenu des nuisances pour les riverains) et enfin le gaz à la fin des années 90. Lorsque s’est dessiné le projet d’écoquartier de la grande ceinture, il a fort logiquement été décidé d’en verdir l’approvisionnement en énergie via la construction d’une centrale biomasse, mise en service il y a dix ans maintenant. Enfin, afin de couvrir les besoins du nouvel écoquartier de l’hôpital, le choix a non seulement été fait d’étendre le Réseau de chaleur urbain (RCU) mais encore de l’alimenter avec une source d’énergie renouvelable située à 600 mètres de profondeur, l’aquifère de l’Albien. Véritable trésor francilien, l’immense nappe d’eau souterraine de l’Albien nous est précieuse à plusieurs titres et nous en faisons un double usage tout à fait unique en France.

De l’Albien au Dogger, un trésor sous nos pieds

Non seulement sa température de 28 % participe à l’approvisionnement du réseau de chaleur, mais encore sa pureté exceptionnelle nous permet de fournir aux habitants un tiers de l’eau potable qui leur est nécessaire. Ayant percolé durant des siècles au travers des strates géologiques qui la surplombent et bien protégée des pollutions de surface, cette ressource naturelle est d’une très grande pureté. Seul bémol, sa teneur en fer légèrement supérieure aux normes en vigueur pour la consommation d’eau potable et qui nécessite donc une opération, simple et peu onéreuse in fine, de déferrisation. L’Etat considérant cette nappe comme une réserve stratégique à préserver au cas où seraient compromises les autres ressources en eau de la région, les volumes annuels de prélèvement sont strictement encadrés et les autorisations de forer délivrées plus que parcimonieusement. Aujourd’hui, loin de nous arrêter en si bon chemin, ce que nous préparons et fait l’objet de toutes nos attentions, c’est le projet d’exploiter l’aquifère du Dogger. Impropre à la consommation et située autour de 1500 mètres de profondeur, cette aquifère contient une eau d’une température pouvant atteindre 60 °C dans notre secteur.

Le bois dont ils se chauffent

La centrale biomasse, pour sa part, fonctionne aussi avec une ressource très locale puisque prélevée dans les 50 km qui l’entourent. Alors non, nous ne participons en aucun cas à une quelconque déforestation de notre région ! Les milliers de tonnes de plaquettes forestières (ou bois déchiqueté) brulées dans les deux chaudières de l’unité de valorisation proviennent de déchets de chantiers parfaitement traçables et issus de forêts (publiques ou privées) gérées de façon durable. Nous ne participons pas non plus à une quelconque pollution puisque les polluants des fumées sont bien évidemment captés et traités selon les normes en vigueur tandis que les cendres, d’abord stockées sur site, deviennent en bout de parcours un excellent engrais minéral agricole.

Bon pour le climat et bon pour les budgets

Si c’est le souci de l’environnement qui a motivé et continue de nourrir notre choix de développer toujours plus (jusqu’à atteindre la neutralité carbone en 2050) le recours aux énergies locales et renouvelables, la crise énergétique que nous traversons est venue évidemment largement conforter cette option. De fait, les résidences raccordées au réseau de chaleur subissent de manière nettement moins brutale que les autres la volatilité des prix du marché de l’énergie, et ce dans un contexte mondial qui ne semble pas permettre, à moyen terme en tous cas, la baisse ou même la stabilité des tarifs. Les habitants en profitent donc, mais le budget de la commune également ! Nous avons tous tout à y gagner.