Les habitants des territoires ruraux sont les plus touchés par la précarité énergétique tandis que les petites communes disposent de moyens limités pour développer les énergies renouvelables et rénover leurs bâtiments. Dans ce contexte comment les élus œuvrent t’ils pour réduire à la fois leurs factures et leur empreinte écologique ? Sylvain Lambert, maire de Rochefort-enYvelines et président de l’Association des Maires Ruraux des Yvelines a interrogé ses adhérents et nous livre ici le fruit de cette enquête
Elus et habitants de nos communes font face comme leurs concitoyens urbains, à la hausse des prix de l’énergie depuis la reprise post covid et le début de la guerre en Ukraine. Baisse de la température du chauffage, sensibilisation des agents, extinction de l’éclairage public par tranches horaires...La réaction des équipes municipales ne s’est pas fait attendre. En outre, une majorité a pu bénéficier des prix négociés et achats groupés d’énergie pilotés par le Syndicat d’Energie des Yvelines. Des collectivités ont également mis en place des aides au cas par cas pour leurs habitants en difficulté via les CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale) et informent tant que faire se peut les populations via des réunions menées par des spécialistes d’organisations telle que le Service Local d’Intervention de Maîtrise de l’Energie, les Intercommunalités, la Fédération Française du Bâtiment etc. Avec des succès divers.
Outre ces mesures d’ajustement et d’atténuation des hausses des coûts, nos collectivités agissent depuis longtemps et dans la durée pour économiser l’énergie et en diversifier les sources. Pour nos villages, la question du développement des énergies renouvelables ne se pose pas dans les mêmes termes que dans les centres urbains. D’abord, il n’est pas vraiment question d’éoliennes, ce type d’équipements restant, pour de multiples raisons, très rare dans notre département. Pour ce qui concerne le photovoltaïque, si certains développent ici et là des projets d’ombrières ou de couverture des toits, le potentiel reste limité ; d’une part parce que les grands équipements (Supermarchés, parkings...) ne sont pas légion sur nos territoires, d’autre part parce que beaucoup de nos communes présentent des paysages et des bâtis remarquables qui interdisent la pose de panneaux solaires. En la matière, comme souvent les communes rurales font preuve de pragmatisme et adaptent leurs actions à leurs moyens et contraintes, sans oublier d’aller chercher des subventions partout où cela leur est encore possible. Elles ne négligent pas non plus de solliciter le concours de leurs partenaires que sont l’ALEC (Agence Locale de l’Énergie et du Climat), l’Association Energies Solidaires, les Parcs Naturels Régionaux, la Région et le Département avec Ingéniery, le SEY (Syndicat d’Energie des Yvelines), la DDT (Direction Départementale des Territoires) ...
Il en va de même pour ce qui regarde les problématiques d’économie d’énergie. Ici et là, des élus dotent leurs bâtiments publics de systèmes de pilotage à distance de l’éclairage et du chauffage ainsi que de pompes à chaleur quand cela est pertinent. Le remplacement des luminaires à incandescence par des lampadaires LED de son côté, va bon train et engendre d’intéressantes économies avec également, dans certains cas, l’instauration d’une trame noire en protection de la biodiversité impactée par la pollution lumineuse. Elles font aussi, quand elles le peuvent, l’acquisition de pompes à chaleur ; solution efficace à certains égards mais qui, cependant, ne saurait dans bien des cas remplacer les bénéfices d’une rénovation-isolation des bâtiments. Bien entendu, les élus ruraux mènent des opérations de rénovation de leur patrimoine : mairies, écoles, complexes sportifs, salles polyvalentes...Là encore, se pose assez souvent la question de l’aspect esthétique des modifications des bâtiments. En effet, l’isolation par l’extérieur peut ne pas être possible au regard de la nécessaire préservation de cette esthétique du patrimoine bâti et paysager. La rénovation intérieure, elle, peut se voir entravée par l’exiguïté des pièces et la complexité des travaux à réaliser.
Le coût, évidemment, reste un frein majeur à la rénovation et la chasse aux subventions une occupation à plein temps pour beaucoup d’entre nous. Sont ici en cause la complexité rebutante voire décourageante des mécanismes du Fonds Vert, les délais de recouvrement bien trop longs du FCTVA (Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée) qui peuvent pousser des collectivités à s’endetter pour payer leurs factures et, également, l’obligation de financer des études d’impact en amont des travaux pour obtenir des subventions. Autant, pour des travaux de grande envergure, nous pouvons comprendre la pertinence des études préliminaires, autant cette dépense nous semble absurde et excessive pour des réalisations simples et aux bénéfices largement éprouvés comme le passage à un éclairage LED, l’achat d’une pompe à chaleur ou la pose de double vitrage. Enfin, nous sommes confrontés aujourd’hui au casse-tête des logements locatifs communaux non sociaux classés G au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). En l’occurrence, l’Association des Maires Ruraux demande que soient attribuées des aides à la rénovation et que soit étendu le champ d’application du bail à réhabilitation aux projets à usage mixte.”
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