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Paroles de Maires

Autant de joie à faire qu’à encourager et laisser faire !

Motivée par le lien avec mes concitoyens et l’efficacité de la proximité

Originaire du département du Maine-et-Loire, je suis Thivervalo-Grignonaise depuis trente ans, après avoir vécu un temps à Plaisir où j’ai également été élue. Dans le sillage de mes engagements associatifs, ce qui m’a conduit à m’impliquer au service de la collectivité c’est à la fois la satisfaction d’œuvrer au quotidien pour des progrès concrets et mesurables et une forme d’appétence pour le lien avec mes concitoyens. L’échelon local est en effet, par excellence et par nature, celui de l’efficacité et de la proximité. Du côté de ma vie professionnelle, fraichement retraitée, je m’occupais il y a encore peu de temps de l’agrément des familles d’accueil du département après de nombreuses années dédiées à l’éducation. Je suis devenue maire de Thiverval-Grignon assez naturellement lorsque le maire, Rémi Lucet, après près de 20 ans à la tête de la commune, a décidé de passer la main. Les élections se sont déroulées sans liste adverse et sans incident bien que, comme pour tous mes collègues de France, dans le climat plus que déconcertant de la crise covid et du confinement.

Aux côtés des acteurs de la vie du village

Depuis, je travaille en bonne intelligence avec la même équipe dévouée et soudée, soutenue par un conseil municipal votant la majeure partie des décisions à l’unanimité. Parmi les sujets qui nous motivent et nous mobilisent, figure en bonne place la vitalité du tissu associatif. A son bénéfice, la commune a acquis le site de Folleville et nous veillons à ce que nos associations puissent y disposer de locaux fonctionnels. Compte aussi beaucoup pour nous la vitalité de nos entreprises et je pense par exemple ici aux plus emblématiques d’entre elles comme le groupe Sepur ou encore le Liberty Country Club. Les relations fructueuses et fréquentes avec ces acteurs de la vie du village nous importent vraiment beaucoup.

Un destin commun avec le domaine de Grignon

Aujourd’hui, si je devais distinguer un sujet majeur parmi d’autres, je parlerais bien entendu du devenir du site d’Agro-Paris-Tech, le domaine de Grignon auquel la commune est historiquement et presque intimement liée. Au début de mon mandat, le site venait d’être mis en vente par l’Etat. Nous nous sommes résolument opposés à son acquisition par un promoteur immobilier et avons finalement obtenu gain de cause. L’Etat s’est ravisé en 2021 et la justice a annulé définitivement la vente en février 2024. Il faut savoir que non seulement le ministère de l’agriculture est propriétaire de ce site mais il détient également un quartier baptisé la cité résidentielle, composé actuellement de logements vides en train de se dégrader ; ce qui semble aberrant au regard de la crise du logement touchant notre région. Les réflexions des ministères concernés les ont conduits l’été dernier à conserver le domaine de Grignon dans le giron de l’Etat et à y développer un « projet économique d’intérêt général ».

Conformément aux conclusions de la mission dédiée à l’avenir du site, ce projet sera porté par une « société universitaire locale immobilière » conduite par AgroParisTech en partenariat avec les collectivités locales, la Région, le département, la communauté de communes, et des investisseurs privés. Il semble qu’il existe un fort potentiel de développement économique avec les laboratoires existants qui pourraient favoriser des recherches portant sur, notamment, la protection de l’environnement.

Des familles accueillies, une urbanisation maitrisée

Concernant la cité résidentielle, ce que nous souhaitons c’est nous en porter acquéreurs afin ensuite de la revendre à un promoteur qui mènerait à bien un projet nous convenant, c’est à dire à taille humaine. Notre commune est déjà en mouvement et va accueillir des familles via 153 nouveaux logements à proximité du Liberty Country Club. Avec le promoteur, nous avons signé un projet urbain partenarial (PUP) prévoyant l’ouverture d’une nouvelle classe pour la scolarisation des enfants des nouveaux arrivants. Ce rajeunissement de la population s’inscrit dans le sillage des mandats précédents et dans le rachat par la mairie du parc de Folleville, au sein duquel nous avions décidé de proposer du logement accessible par des prêts à taux zéro. Ce sont majoritairement des jeunes et jeunes foyers qui en ont bénéficié, dont des natifs du village qui ne souhaitaient pas le quitter. En conséquence, nos écoles se portent bien puisque l’on compte une centaine d’élèves dans le primaire et environ 25 pour les maternelles. Si notre population va en s’accroissant, de façon raisonnée, il reste que nous déplorons le départ des étudiants de l’Agro, environ trois cents élèves, dont la présence était familière à Thiverval-Grignon depuis.... 1828 ! Presque deux siècles d’histoire partagée ne s’oublient pas aisément et ne se rayent pas d’un trait de plume. D’ailleurs si les étudiants sont partis, les champs de l’Agro dédiés à l’expérimentation sont, eux, toujours là.

Nous sommes et serons pour longtemps encore une terre indubitablement rurale et résolument agricole. Notre territoire, in fine, est attractif parce qu’à la fois au vert et idéalement situé. Si nous n’avons pas de commerces (hormis un restaurant et la boutique des produits de la ferme) nous sommes cependant à proximité immédiate de Plaisir, de son énorme zone de chalandise et de services comme aussi de la gareTransilien.

Des plus jeunes aux plus âgés, la population comme priorité

Financièrement, comme tant d’autre, nous sommes d’une part en difficulté, avec une DGF à zéro, et d’autre part dans l’expectative avec la valse des gouvernements. Comme à l’accoutumée, nous allons nous adapter ; sans abandonner nos priorités que sont à la fois nos jeunes (l’école, le centre de loisirs, la crèche multi-accueil ...) et nos seniors. Pour ces derniers, nous portons un beau projet de colocation, à savoir une grande maison, dans le quartier de Folleville, composée de petits appartements et dotée de pièces communes. Gérée pour les besoins du quotidien par la société CetteFamille, cette solution d‘habitat partagée n’a pas vocation à se substituer à la prise en charge des personnes âgées par des structures médicalisées mais à en retarder l’échéance pour celles qui sont encore autonomes. Les travaux ont commencé en septembre dernier et nous sommes très heureux de voir sortir de terre et bientôt fonctionner ce lieu de vie où chacun pourra venir avec ses meubles, son animal de compagnie, recevoir ses proches etc. Les choses vont assez vite puisque, nous, élus locaux, connaissons aussi bien le terrain que ses besoins. Les maires savent faire et bien faire, pour peu qu’on leur laisse le champ et les mains libres.

Ce qui nous lie

Au rang des autres dossiers importants de ce mandat, citons également la restauration de notre église du XIIème siècle. Classée au titre des monuments historiques en 1846, elle abrite quantité de véritables trésors patrimoniaux et nous avons, pour sa sauvegarde, fait appel à l’agence Ingeniery. L’église, que l’on soit croyant ou non, est notre héritage commun. Elle accompagne et a accompagné la vie (baptêmes, mariages deuils) des familles du village depuis des générations.

Ce qui nous lie, justement, est mon principal souci et ma motivation première. C’est ainsi que je suis particulièrement heureuse, non pas seulement de voir bien fonctionner les services publics mais aussi de voir les habitants s’investir dans la vie locale. En effet, dans une époque de consumérisme et d’individualisme galopant, quelle satisfaction de pouvoir compter sur pas moins de cent bénévoles pour l’organisation de la fête annuelle du village ! Quel contentement également d’avoir une association de parents d’élèves dynamique et force de propositions. Il y a finalement pour une maire autant de joie à faire qu’à encourager et laisser faire !

— Publié le 15 avril 2025

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