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Handicap : Simplifier, améliorer, accélérer

“Sur le terrain nous sommes de nombreux élus à œuvrer au quotidien pour avancer dans l’application de la loi et à porter nos voix pour faire évoluer les causes de nombreux dysfonctionnements.
Notre première revendication qui a été portée par Emilie Letailleur à la rencontre du CNCPH, porte sur les liens à renforcer entre les élus de proximité au contact direct avec la population et la multitude d’acteurs publics ou privés gestionnaires de nombreux dispositifs inclusifs ressemblant à un millefeuille.
Voici les différentes propositions qui ont été remises en main propre à Jérémie Boroy.

Education

En tant qu’élus, voici les problématiques constatées sur le terrain :

Les agents périscolaires sont rarement présents lors des équipes éducatives (ESS) et sont pourtant très régulièrement au contact des enfants en situation de handicap ; ils peuvent être force de proposition sur les besoins de l’enfant.
Les AESH sont très peu formées au handicap et ont trop peu de temps avec les enfants.

Nos propositions : Faire en sorte que les agents périscolaires soient plus présents aux côtés des équipes éducatives. Permettre des modalités de formation hybride aux agents périscolaires et aux AESH sur les typologies de handicap. Revoir également leur statut afin que les contrats soient moins précaires.
Les classes UEE (unités d’enseignement externalisés) sont de très bons dispositifs à l’inclusion mais pas encore totalement démocratisées ; certains établissements refusent encore ces classes.

Nos propositions :
Soutenir (budget ARS ou budget régional) les UEE qui développent l’école inclusive (écoles du médicosocial qui s’inscrivent dans les établissements publics, mélange des classes d’enfants autistes avec les autres enfants). Faire en sorte que les établissements les accueillent de manière plus régulière. Avoir au moins une UEE par ville et une dans chaque circonscription du département au minimum.

Les enfants n’ont pas droit à une AESH individuelle quand ils sont en inclusion car l’AESH est collective dans les classes Ulis. Ces enfants n’ayant pas le profil pour être en IME, il manque quelque chose entre le dispositif Ulis et l’IME. On observe de plus en plus de création d’écoles hors contrat par parents ou fondations pour pallier ce manque.

Il en résulte la mise en situation d’échec pour certains enfants poussés en inclusion dans des classes de 30 élèves avec des enseignants peu ou pas formés et seuls !
Avant, l’accompagnement à l’inclusion était le rôle des SESSAD (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile ) financés par l’Assurance Maladie et rattachés à un établissement médico-social. Les SESSAD sont de moins en moins nombreux et il faut attendre au moins deux ans d’attente pour bénéficier d’une place ! Nous déplorons aussi moins de déplacements des équipes mobiles dans les écoles ainsi qu’un manque criant de pédopsychiatres.

Notre proposition : Renforcer les financements des Sessad et renforcer le lien avec les écoles et les mairies.


Distance des équipements d’éducation

Nombre d’enfants d’IME, qui viennent de tout le département, ont un temps de transport important en l’absence de priorisation pour les enfants de la commune malgré une liste d’attente.
Au problème du coût des transports et de l’obligation pour certains parents d’accompagner les enfants (quand pas de taxi) s’ajoute la fatigue importante des enfants qui doivent se lever très tôt. Le problème est le même pour les classes Ulis

Nos propositions :
Que les enfants n’aient pas un lieu de scolarisation, qu’il soit protégé ou pas, à plus de 30 minutes de leur domicile. Une amélioration du PAM (Pour Aider à la Mobilité) doit être pensée. Nous préconisons également des formations en direction des chauffeurs connaissant mal le handicap ainsi qu’un cahier des charges national concernant les horaires et engagements à respecter, prévoyant le temps de l’accompagnement à l’embarquement et au débarquement.

Jeunes Adultes

Nos constats : Manque de structure pour les 15-20 ans, peu d’ime pro et d’apprentissage croisé dans le monde ordinaire.
Nos propositions : Il s’agirait de créer plus de passerelles entre les IME et les foyers pour adultes (18-30 ans) afin que ces jeunes adultes puissent évoluer de façon la plus satisfaisante possible pour eux. Il convient de les accompagner à réaliser des projets professionnels adaptés à leurs besoins avec des professionnels formés à cette fin.

Parcours complexes

Environ 2500 adultes et 1200 enfants se trouvent sans solution dans le département des Yvelines
Il existe une multitude de dispositifs inclusifs qui, pour la plupart, sont devenus des millefeuilles car trop complexe en termes de mobilisation et de visibilité.
Encore trop d’enfants ou de jeunes adultes sont sans solution et peu de dispositifs peuvent les accompagner malgré leur nombre ou alors en saupoudrage en dépit de besoins très importants

Nos propositions : Simplifier au maximum afin de permettre une meilleure visibilité aux familles ; former les CCAS des petites et moyennes villes de manière plus systématique pour faire le relais entre les familles, les élus et les organes gestionnaires de ces dispositifs

Handicap Psychique

Le taux d’incapacité est la plupart du temps évalué à moins de 80% alors que les conséquences de ce handicap invisible sont, elles, immenses. La PCH (prestation de compensation du handicap) devient donc trop souvent insuffisante, ainsi que les services à domicile et en résidence d’accueil.

Nos propositions : Nous suggérons une meilleure formation des équipes pluridisciplinaires mdph (Maison départementale des personnes handicapées) pour évaluer le réel impact du handicap psychique et travailler sur le niveau des compensations. Nous en appelons à la création d’un organisme de formation à l’intention des professionnels (éducateurs sportifs, atsem, agents d’accueil, périscolaires, AESH, emploi...) visant à une meilleure prise en considération en compte et en charge du handicap psychique.
Stop au bricolage !
Nous voulons enfin que soient laissés davantage de rôles aux municipalités qui connaissent mieux leur population qu’un bureau administratif éloigné du quotidien du terrain.

— Publié le 15 avril 2025

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